Patrimoine et Histoire

Histoire de la Commune

I. Origine du nom

En 1084 Escœuilles s’appelait Seules. En l’an 1200, il prit le nom d’Esquelles, puis Eskelle. Ensuite vers 1804, Escoeuilles prit le nom de Scules, puis ce nom évolua pour devenir Escueles, puis Esquieulles, Ecueil, Escoueuille, et enfin Escœuilles.

II. Quelle est l'origine du nom ?

Monsieur Bacon, maire d’Escoeuilles vers 1877, auteur de quelques notes sur le village, prétend que le Mont de Coupe qui s’avance comme un écueil a enfanté le nom d’Escœuilles.

Par ailleurs, le pays est une véritable écuelle dont le fond argileux retient les eaux ; mais ceci n’est qu’une spéculation.

III. Quelques noms et dates :

Jusqu’au moyen-âge, la vallée de la Hem faisait partie de la Morinie et les habitants s’appelaient « morins ». Cette race d’hommes qui se confondait avec celle des gaulois, était barbare, passionnée à la guerre. Le mari avait le droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants. Son autorité bien absolue était maîtrisée par celle du prince qu’il s’était choisi pour le protéger et le défendre.

La Morinie était divisée en cité, en bourg et en village ; ce qui correspondait à l’arrondissement, au canton et à la commune des temps présents.

Surques et Escœuilles dépendaient du Bourg d’Alquines « Alekina » et de la cité de Thérouanne « Teruana ».

Les morins, comme les gaulois, aimaient l’indépendance ; ils se soumettaient avec difficulté, et souvent ils se révoltaient. Aussi les romains firent-ils obligés de construire des forteresses qui leur servaient de point d’appui et de protection pour le passage continuel des troupes. C’est ainsi que la forteresse de Tournehem servait non seulement à protéger notre région, mais servait aussi d’étape aux troupes qui suivaient la voie romaine de Boulogne-Licques-Cassel.

* En 1300, La Seigneurie d’Escœuilles appartenait à Arnould, Seigneur du Biez époux de Jeanne de Créqui, aïeul de Jean du Biez, mort à Azincourt, Seigneur d’Escoeuilles.

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* Oudart du Biez, maréchal de France sous François 1er, était Seigneur d’Escœuilles, père de deux filles alliées aux Seigneurs de Vervins et de Foucquesolles. Il mourut dans la disgrâce pour avoir laissé tomber Boulogne entre les mains des Anglais sous le règne de Henri VIII (1475-1553).

* La Seigneurie passa aux mains des Foucquesolles, puis des Le Ver.

* En 1652, Louis Du Quesnoy, écuyer, fut Seigneur d’Escœuilles ainsi que ses descendants.

* En 1779-1861, on connaissait Antoinette Sophie Du Quesnoy d’Escœuilles, baronne de Blaizel.

IV. Les chateaux :

Ruinés par les invasions des Sarrasins, des Normands et des Hongrois, les habitants d’Escœuilles aidèrent les seigneurs à la construction des châteaux pour la sûreté de tous. Lieux de refuge et d’asile, les châteaux d Escœuilles ouvraient leurs portes aux habitants du village menacés par les invasions barbares et les bandes de pillards.

L’intérieur des châteaux était divisé en deux parties : la cour et le donjon. Presque toujours un deuxième fossé séparait la cour du donjon. Le donjon était une cour où s’élevait un monticule factice appelé motte.

La motte marque l’emplacement de la tour et du château. Sur un plan de 1750, on trouve l’emplacement de deux mottes à Escœuilles : la motte du Biez et la motte d’Alexandre Lemaire.

La motte du Biez a aujourd’hui complètement disparu à la suite de travaux entrepris pour combler les larges fossés du château du Seigneur de La Salle. Quatre maisons occupent l’emplacement de ce château : celle de Monsieur et Madame Huchin, celle de Monsieur Sergent, celle de Madame Laforge et celle de Madame Defosse; les fossés comblés sont devenus des routes.

Quant à la motte D’Alexandre Lemaire, elle est devenue la propriété de Monsieur et Madame Dussautoir. Si elle nous indique l’emplacement d’un château, elle ne nous donne pas le nom de son premier propriétaire.

La plus ancienne maison du village était sise à cet endroit : on pouvait lire la date 1665 sur la plaque de marbre qui y était apposée. Les archives d’Escœuilles, brûlées en 1793 auraient pu nous renseigner.

Monuments

L'Habitats

Afin de se défendre des vents d’Ouest souvent chargés de pluie, des maisons basses et allongées, encapuchonnées sous un haut toit couvert d’une tuile en « S » appelée « tuile flamande », les murs blanchis au lait de chaux, égayés de couleurs vives, typiques de la région, se retrouvent à maints endroits du villages.

La photo à droite montre une maison de 1910 avec des briques de Brêmes les Ardres. Cette maison fut construite en 1823 avec construction attenante en briques ( début 20ème siècle ) par un charpentier du village Etienne Poiret. Cette maison fut acquise en 1828 par Joseph Lefebvre, agent d’affaires à Escoeuilles, puis en 1838 appartint à un médecin Eugène Jonas. En 1910 la propriété devint agricole, l’extension en torchis qui servait de forge fut démolie au profit du bâtiment actuel. les ferronneries sont élégantes ( œuvre du ferronnier local, Jean Bayart (1823).

Des vieilles maisons des XVII, XVIII et XIX èmes siècles, se partagent le territoire avec deux lotissements de nouvelles maisons qui ont eu pour obligation de garder les soubassements et les couleurs des maisons d’antan.

L'Eglise

C’était une église fortifiée qui servait de refuge aux habitants en temps de guerre et lors des invasions.

Les guetteurs alors postés au sommet de la tour, sonnaient l’alarme.

L’église fut rebâtie en 1666 (date portée par la Tour) . Le chœur fut reconstruit au XVII ème siècle. L’extérieur subit aussi des réparations et la tour beaucoup plus haute fut recouverte d’ardoises.

L’église possède trois cloches à la sonorité unique dans toute la région:

la première bénie en 1865, nommée « Eugénie  » pèse 561 kilos .

la deuxième appelée  » Marie Eugénie Philomène » pèse 292 kilos.

la troisième, « Marie Stella Angélina », pèse 167 kilos. Elles furent bénies le même jour en août 1868

Il faut y admirer la statue séculaire de « Notre Dame d’Escœuilles » (La Vierge des Fous) de grande valeur et la statue en chêne de Saint Benoît-Joseph Labre donnée par madame Roche Creuze en 1861.

Les Fonts Baptismaux en pierre sculptée (XV ème siècle) méritent aussi l’attention des visiteurs.

L’église fut classée Monument Historique en 1951.

La vierge des fous

Cette statue qui date du 14e siècle trône au-dessus des fonts baptismaux. En bois de chêne d’un mètre de hauteur, elle a surtout une grande valeur au point de vue de la dévotion qu’elle rappelle.

Pourquoi ce nom?

Depuis une période reculée et jusqu’en 1793, la vierge d’Escœuilles était honorée sous le vocable de  » Notre-dame des Fous » (langage populaire pour « Notre-dame des Affligés »). Les gens venaient l’invoquer pour la guérison de personnes atteintes d’aliénation mentale.

Au bas de l’église, un bâtiment spécial adossé au pignon et aménagé avec des cellules était destinées à recevoir les fous qui y séjournaient pendant la durée d’une neuvaine, célébrée chaque année aux environs du 15 Août. On relatait de nombreuses guérisons parmi les aliénés .

La charpente de la basse église et les lambris disparus aujourd’hui, qui était en cœur de chêne, auraient été donné par un malade miraculeusement guéri. Le bâtiment des cellules a été détruit lors de la Révolution, mais ses fondations subsistent encore.

Le pèlerinage était très populaire et très renommé dans la région.

Il est dit qu’au XVII ème siècle, un 15 Août, Monseigneur Pérochel, évêque de Boulogne quitta son château de Brunembert » pour venir prêcher et confesser à Escœuilles « 

En septembre 1866, le choléra qui sévissait dans la région, avait fait cinq victimes à Escœuilles. La panique régnait. Un cœur en or a été offert à cette occasion à la vierge qui a fait cesser le fléau.

Désormais c’est une statue mutilée. Les siècles lui ont fait perdre sa main droite, son sceptre et sa couronne. L’enfant Jésus a perdu une main et un bras.

Description

La statue, en bois de chêne mesure un mètre de hauteur

Elle est représentée assise, soutenant, de son bras gauche, l’enfant Jésus posé debout sur son genou.

Elle est revêtue du costume traditionnel, et coiffée d’un voile surmonté d’une couronne.

L’enfant Jésus est vêtu d’une longue robe et a le bras droit levé en geste de bénédiction

La Chapelle

La chapelle fut bâtie en 1877-1878 par Jacques Bacon, maire de la commune à cette époque.

Dédiée à Notre-dame de Lourdes, elle fut érigée en souvenir d’une petite chapelle, dite de « St Omer » qui était située dans une prairie, près d’une fontaine qui porte son nom. Elle est de pur style gothique et considérée comme la plus belle de la région.

Selon les anciens, Saint Omer aurait, vers 637, fait jaillir une source dans une prairie à l’endroit où se situe actuellement la fontaine dite de « Saint Omer ». Une chapelle qui fut reconstruite deux fois, s’élevait près de la fontaine avant la Révolution. Les habitants d’Escœuilles venait prier le Saint et boire à la source.

De cette chapelle, il ne reste que les fondations et une petite statuette en chêne qui fut transportée et placée au-dessus de la porte d’entrée de la Chapelle de Notre-dame de Lourdes.

Le Monuments aux mort

Il a été édifié après la guerre de 1914-1918, partiellement financé par les habitants du village.

Sur ce monument, on relève les noms des soldats morts au champ d’honneur :

  • 1914 : 5 soldats
  • 1915 : 2 soldats
  • 1916 : 4 soldats
  • 1917 : 1 soldat
  • 1918 : 4 soldats
  • 1945 : 1 soldat

Circuit pédestre

Au pays de la craie

C’est un sentier de découverte paysagère de 2.5km et qui dure 1h30 environs. Vous découvrirez la richesse de sa faune et de ses magnifiques paysages.

Ce sentier débute place du marais.

– Cliquer sur la photo pour agrandir le plan –

Escœuilles en vidéo